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La toilette de Kaouit

L’art de la coiffure

Grâce aux représentations gravées sur le sarcophage de la princesse Kaouit, datant du début du Moyen Empire[96], nous assistons à un moment privilégié de la vie d’une Égyptienne : la fin de sa toilette, et plus précisément le moment délicat de la coiffure.

Épouse du pharaon Montouhotep-Nebhépet-Rê, la princesse Kaouit n’a pas un visage très avenant. Sérieux, voire austères, ses traits sont plutôt ingrats. Prêtresse d’Hathor, elle avait fait creuser sa tombe sous le temple du pharaon, à Deir el-Bahari, et c’est dans cette sépulture que fut retrouvé le magnifique sarcophage de calcaire immortalisant une scène d’une grande dignité.

Assise sur un siège à haut dossier, vêtue d’une longue robe moulante laissant les seins nus, le cou orné d’un collier de perles, Kaouit tient délicatement, entre le pouce et l’index, une coupe de lait que lui a présentée son intendant, en prononçant ces mots essentiels : « Pour ton ka, maîtresse ».

Une autre scène nous fait d’ailleurs assister à la traite de la vache qui a donné ce lait ; de son œil coule une larme. À sa patte droite est attaché son petit veau.

L’événement n’est pas aussi profane qu’il y paraît ; Kaouit, rappelons-le, était prêtresse d’Hathor, laquelle s’incarnait dans la vache ; et le lait qu’elle offrait était un liquide céleste destiné au ka, l’énergie immortelle de l’être.

Derrière Kaouit se trouve une servante qui, avec beaucoup de minutie, noue les boucles de la perruque courte choisie par sa maîtresse. Ornement indispensable et fort prisé, la perruque, qui évolua au cours des dynasties, fut portée par les femmes et les hommes. Pour une femme, une belle perruque était un facteur de séduction et d’élégance tout à fait décisif.

Ces perruques étaient confectionnées tantôt avec des fibres végétales, tantôt avec des cheveux humains, rarement avec des poils d’animaux. À toutes époques, on apprécia les mèches nombreuses, les tresses multiples, enduites de parfums et de produits capillaires. Une perruque réussie déclenchait l’admiration des poètes, qui vantaient la beauté de la femme et le charme de son visage. Plus on avance dans l’Histoire, plus les perruques deviennent compliquées, aboutissant à de véritables échafaudages qui exigeaient des coiffeurs une dextérité remarquable et des élégantes un parfait port de tête. À la simplicité de l’Ancien Empire s’oppose la luxuriance du Nouvel Empire ; une parure de cheveux, découverte dans la tombe d’une princesse vivant à la cour de Thoutmosis III, ne comptait pas moins de neuf cents rosettes d’or qui couvraient l’ensemble de la perruque[97].

Il est probable que la chevelure était mise en relation avec la sexualité ; une belle coiffure, en raison du pouvoir de séduction qu’elle procurait, rendait la femme désirable. Dénouer la chevelure, avoir les cheveux en désordre était assimilé à un « signal » érotique[98].

Les « cônes parfumés » demeurent une énigme. On voit ces étranges dispositifs sur la tête des nobles thébains du Nouvel Empire et de leurs épouses, lorsqu’ils participent à un banquet, lequel est à la fois la fête célébrée sur terre et une festivité d’outre-tombe, en compagnie d’êtres de lumière. On suppose que la chaleur faisait fondre lentement le cône, dégageant de suaves senteurs au fur et à mesure que la soirée avançait.

Les belles Égyptiennes veillaient avec un soin tout particulier à l’entretien de leurs cheveux qu’elles redoutaient de voir grisonner ou, pis encore, tomber. L’huile de ricin était le produit de base pour éviter ces désagréments. On broyait les graines de ricin pour en obtenir une huile dont on s’oignait la tête. La recette 468 du papyrus médical Ebers, due à Shesh, reine de l’Ancien Empire et mère du pharaon Téti, était destinée à lutter efficacement contre la calvitie. Son ancienneté était un gage de succès, quoique les ingrédients employés apparaissent insolites : des « pattes de levrette » (sans doute un nom de plante), des noyaux de datte et un sabot d’âne, à faire cuire à feu vif avec de l’huile, dans un pot. Avec le produit obtenu, il fallait s’oindre énergiquement la tête. Pour faire redevenir noirs des cheveux gris, on utilisait le sang d’un bœuf noir cuit dans l’huile[99].

L’art de la parure

Autre scène du sarcophage de Kaouit : portant une perruque ronde à fines boucles, un châle sur l’épaule, elle tient une fleur de lotus dans la main gauche, et recueille un peu d’onguent de l’index de la main droite dans un pot que lui tend sa servante, laquelle l’évente avec un éventail en forme d’aile d’oiseau.

Au-delà de la simple et indispensable hygiène, les belles possédaient un nombre impressionnant de produits de beauté qu’elles utilisaient selon les règles d’une alchimie subtile. Elles les conservaient dans de précieux coffrets dont bien peu, hélas, furent préservés. Les quelques exemplaires qui ont survécu sont fabriqués avec les plus beaux bois, bénéficient d’incrustations de métal ou d’ivoire, et s’ornent d’un décor délicat. À l’intérieur, des petits casiers pour accueillir parfums, cosmétiques, fards, onguents, bâtonnets et cuillers servant à appliquer sur la peau les produits, pinces à épiler, un ou plusieurs miroirs, peignes, épingles.

Au premier rang de ces objets luxueux figurent les vases à onguents, prenant parfois des formes inattendues, tel ce vase du Nouvel Empire en serpentine[100] qui comporte un corps de guenon évidé par le dessus et utilisé pour ranger les bâtonnets de maquillage. Ce n’est pas simple fantaisie décorative, mais souci d’offrir, à la femme préoccupée de sa beauté, un animal familier chargé de protéger magiquement la demeure. Associé à un signe hiéroglyphique signifiant « beauté, perfection », et à un œil double qui écartait les forces négatives, ce singe apaisé et aimable devenait un bon génie dont l’élégante s’assurait les services.

Les plus célèbres objets de toilette égyptiens sont les cuillers à fard qui choquèrent quelques égyptologues puritains ; longues d’une trentaine de centimètres, en bois ou en IVoire, elles ont souvent la forme d’une jeune nageuse nue, étendue sur le ventre, la tête levée, le cou bien droit, les fines jambes jointes et allongées. Les bras tendus devant elles, les nageuses tiennent parfois une coupelle qui contenait du fard ou de l’encens, ou bien un canard dont le corps évidé formait le cuilleron. Il existe plusieurs variantes : jeune fille debout sur une barque voguant parmi lotus et papyrus, fillette portant des fleurs, musicienne jouant du luth au bord de l’eau.

Dans ces merveilleux et gracieux personnages féminins, c’est la déesse Hathor qui s’incarne.

Certains de ces petits chefs-d’œuvre n’étaient pas destinés à l’usage domestique ; on les déposait dans les tombes pour qu’ils accompagnent les ressuscitées dans l’autre monde en leur garantissant une éternelle jeunesse. Même symbolique dans le port de la perruque qui, parfois, marque l’une des étapes de la préparation rituelle de la prêtresse, lors de son initiation aux mystères d’Hathor.

Parfums de femmes et soins du corps

Le parfum, tel que nous le définissons aujourd’hui – de l’huile éthérique dans une solution alcoolique –, ne semble pas avoir existé en Égypte ancienne. Les parfumeurs fabriquaient leurs produits à partir de plantes aromatiques macérant dans des huiles grasses. Ils pratiquaient aussi l’extraction d’essences de fleurs, disposant d’une gamme fort variée que certains textes, comme ceux du laboratoire d’Edfou, en Haute-Égypte, recensent partiellement. Nous connaissons, certes, le nom d’un grand nombre de produits de beauté, mais nous sommes encore incapables d’en donner une traduction précise et de les identifier. La préparation de ces parfums, dont une grande partie était réservée aux usages liturgiques, pouvait demander plusieurs mois et était confiée à des spécialistes.

La reine Pharaon Hatchepsout ne manqua pas d’envoyer une expédition vers le merveilleux pays de Pount, afin d’obtenir de l’encens frais, destiné tant au culte d’Amon qu’à la fabrication de produits de beauté. N’oublions pas que les divinités signalaient leur présence aux humains par un parfum si suave que ces derniers tombaient en extase. Le parfum est d’ailleurs associé au souffle de vie, à la douce brise du nord qui revivifie l’organisme lorsque le soleil se couche, au terme d’une chaude journée.

Fards et cosmétiques, disposés sur des tablettes creusées d’alvéoles, étaient utilisés par toute la population. Les plus courants étaient un fard noir, à base d’antimoine, et un fard vert, à base de malachite. Ils permettaient aux élégantes de prolonger la ligne des sourcils et d’accentuer le charme de leur regard. Ces produits étaient jugés si indispensables que, lors d’une grève d’ouvriers sous le règne de Ramsès III, ces derniers réclamèrent leur dû d’onguents en même temps que la nourriture.

Il faut aussi souligner l’usage médical de ces produits ; l’Égypte, à certaines périodes de l’année, connaît l’agression des vents de sable et, à d’autres, celles de multiples insectes. Fards et cosmétiques servaient à les éloigner, à protéger la peau et les yeux. Les Égyptiennes faisaient aussi appel aux onguents pour rester minces, prévenir l’affaissement des seins, raffermir les chairs, éviter de désagréables boutons. Pour purifier la peau et lui permettre de demeurer jeune et fraîche, on broyait de la cire, de l’huile fraîche de moringa, de la gomme de térébinthe et de l’herbe de Chypre, de manière à obtenir une sorte d’emplâtre végétal.

Fragile héritage de tant d’heures passées à se rendre belle, de petits pots à fard, en albâtre ou en bois, ont des formes délicates et inattendues : vache couchée dans une barque, antilopes, oies, canards, singes, jeunes nageuses. Dans le cas du canard ou de l’oie, le corps de l’animal était évidé pour servir de contenant, les ailes amovibles jouant le rôle de couvercle.

 

Les égyptiennes
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